A1-Nouveau départ

3 août 2008

Des mois. Des mois que je suis enfermée dans cette boîte à famille. Et le jour où j'en sors, c'est pour échouer dans ça ? J'espère que c'est une plaisanterie, quoiqu'elle serait de mauvais goût. Bon. Apparemment non. Je vais m'en accommoder, comme toujours, vous savez, je suis une bonne pâte moi, enfin j'essaie.

Comment ça vous ne me voyez pas? Et si vous zoomiez, non?

Encore un peu...

Voiiiiilà. Je me présente, Maëva Henbavet (mon créateur a décidément le sens des blagues à deux simoléons), tout juste adulte et, comme je vous le disais plus tôt, "fraichement" sortie de la boîte à famille de La vallée au souhaits. Perso, ce nom me fait un peu rire. Parce que non, je n'ai jamais souhaité me retrouver ici.

Y'a qu'à voir dans quoi je vis. Un immmmeeeense terrain avec juste le strict nécessaire (à part un toît et des murs, bien entendu, et une douche, et un four, et des plaques électriques,et ... BREF!) Voilà mon chez moi. C'est sur, ça change, on était un peu à l'étroit dans cette boîte à famille (l'expérience m'a traumatisée), mais quand même. Ca manque de nuance comme transition.

Qu'à cela ne tienne. On dirait bien que je ne suis pas prête de bouger d'ici, alors on va positiver. Qui sait, un jour j'aurais peut être quelque chose d'utile, comme un aquarium...

Donc oui, je préfère quand même rectifier: je ne vis pas sous les ponts, mais à côté. Ca fait toute la différence. Et je n'ai pas honte de saluer quiconque passe devant ma parcelle de terre presque vide, et de leur assurer que c'est un manoir en devenir.
Prenez ce jeune homme, là, en jaune. Il me distribuera le journal tous les matins. Et bien lui c'est pire, il n'a carrément pas de maison, et il me raconté, gêné, qu'à la moindre occasion de squatter dans une vraie maison, il n'hésitait pas.

Menfin, il est bien gentil ce garçon, mais moi, c'est plutôt le journal qui m'intéresse. Et plus précisément les offres d'emploi. Tiens, dès le premier jour, j'ai trouvé un poste dans l'armée. Je n'ai aucune envie de faire carrière là dedans, mais je me dis que ça m'aidera bien au début.

Ah et puis ce n'est pas tout, question visites, j'en reçois pas mal. Un gars est passé me déposer ça tout à l'heure. Au début, j'ai juste regardé le paquet en me demandant quoi en faire, avant de laisser ma curiosité faire son travail.

Et devinez quoi, c'est un ordinateur! Oui, oui, je sais, je n'avais pas le droit, il aurait du atterrir dans mon inventaire, mais je dois dire que les règles, ça n'a jamais été mon fort. Allez, promis, je ne ferai plus de bourde. En attendant, ça dépanne.

Et puis bon, quand je prends la peine de lever mes yeux de l'écran, je dois dire que je finis toujours par le regretter. A ce rythme là, elle est pas née ma descendance...

Mais je suis bien d'accord avec vous, je ne vais pas passer ma première journée à ne rien faire devant mon écran d'ordinateur. Je bouge mes fesses et pars explorer les environs.

Enfin! y'a pas grand chose dans ce bled paumé dites donc... J'arrive dans le centre ville après une demi heure de marche (quoi, j'ai pas de quoi prendre un taxi!) et me retrouve devant une sorte de boîte/bar/restau. Et si j'entrais?

Personne, hormis un barman derrière son bar (logique, je sais). Je prends mon courage à deux mains et, enthousiaste, engage la conversation. Un bref coup d'oei dans le miroir vous fera constater que mon enthousiasme est loin d être communicatif.

Je le fais même fuir. Pas grave, des gens sont arrivés, à commencer par une sympathique jeune femme au look un peu étrange, que je mets en garde contre le caractère enjoué du barman. Mais soudain...

Soudain je l'aperçois. Lui. Oulala, j'en ai des vertiges, je défaille... Bref, je suis sous le charme. Quoi? Pas vous? Quand même, ce regard ténébreux, cette chemise colorée grande ouverte sur une chaine en toc massif.. Si c'est pas la classe..

Mais oooh, regardez le de plus près, et redites moi que je n'ai pas de goût. Il est allé directement en cuisine, si bien que j'ai cru qu'il travaillait là au départ. et bien non. Regardez moi faire mon travail d'approche...

Il s'appelle Eliott. Bah quoi, c'est original, non? Enfin, on commence à sympathiser, à parler de tout et de rien, à s'échanger nos numéros quand..

Le drame se produit. Apparemment mon scepticisme concernant la voyance ne lui plait pas, mais alors pas-du-tout. Peut être que je peux rattraper le coup.